Dans l’univers Linux, la gestion des connexions réseau peut parfois paraître complexe, surtout en dehors des environnements graphiques familiers. Alors que les interfaces graphiques (GUI) facilitent grandement la configuration, il demeure crucial de maîtriser les outils en ligne de commande pour gérer efficacement ses connexions réseau, notamment sur des serveurs sans interface graphique ou lors de dépannages avancés. L’utilitaire nmcli, client en ligne de commande du célèbre service NetworkManager, s’impose comme un outil puissant et flexible pour piloter les interfaces réseau. Cette capacité à manipuler les connexions Ethernet, Wi-Fi ou VPN via le terminal est un atout indispensable pour les administrateurs système travaillant avec des distributions renommées telles que Red Hat, Debian, Fedora, OpenSUSE ou encore Arch Linux. Savoir manipuler nmcli permet non seulement d’obtenir une visibilité claire sur l’état des interfaces réseau, mais aussi d’intervenir rapidement en cas de coupure ou de modification à apporter, qu’il s’agisse d’une simple reconnexion ou de la configuration d’une adresse IP statique, essentielle pour certains rôles serveurs.
Comprendre les interfaces réseau et l’outil nmcli sous Linux
Chaque connexion réseau sous Linux est gérée par une interface, qu’elle soit physique ou virtuelle. Elles portent des noms spécifiques qui ont beaucoup évolué au fil des années. À l’époque, des noms comme eth0 pour Ethernet ou wlan0 pour le Wi-Fi étaient monnaie courante. Depuis, les distributions telles que Ubuntu (Canonical) et Fedora (Red Hat) adoptent des noms plus descriptifs basés sur la localisation matérielle, par exemple enp3s0 pour une interface Ethernet et wlp2s0 pour le Wi-Fi.
L’utilitaire nmcli est un outil en ligne de commande qui permet de piloter le daemon NetworkManager, responsable de la gestion automatique et dynamique des connexions réseau sous de nombreuses distributions comme Linux Mint, AlmaLinux ou encore CentOS. Par défaut, nmcli est installé avec NetworkManager, facilitant ainsi son emploi sur la majorité des systèmes GNU/Linux modernes.
Avec nmcli, il est possible d’effectuer un large éventail d’opérations :
- Lister les interfaces réseau et leurs états.
- Détailler la configuration précise d’une connexion réseau.
- Activer ou désactiver une interface.
- Modifier les paramètres tels que les adresses IP, la passerelle ou les DNS.
- Créer de nouveaux profils de connexion, qu’il s’agisse d’Ethernet, Wi-Fi, ou VPN.
Cette richesse fonctionnelle en fait un outil incontournable, notamment pour les utilisateurs de distributions sans bureau graphique, comme Debian ou Slackware, où la ligne de commande règne en maître.
Pour découvrir la liste complète des interfaces, une simple commande suffit :
nmcli -p dev status
Le paramètre -p ajoute une sortie plus lisible et structurée. On y retrouve les noms des interfaces, leur type, leur état actuel (connecté, déconnecté), ainsi que le profil de connexion actif. Ce premier diagnostic est essentiel lorsqu’un problème réseau survient.

Identifier clairement l’état des interfaces et leurs connexions actives
Il est courant en administration système de devoir cibler une interface précisément avant d’intervenir. Pour afficher uniquement les connexions actives, ce qui évite d’être noyé dans une liste trop longue, la commande suivante est efficace :
nmcli -p con show --active
Les environnements comme OpenSUSE ou Arch Linux utilisent également cette démarche pour garantir une gestion fine des profils réseau. Les détails affichés incluent non seulement le nom de la connexion mais aussi le type et l’UUID, un identifiant unique de chaque profil de connexion.
Pour creuser davantage, on peut examiner une connexion spécifique :
nmcli -p con show <NOM_CONNEXION>
où <NOM_CONNEXION> correspond à l’identifiant affiché précédemment. Cela permet notamment de vérifier :
- Les adresses IP configurées.
- La passerelle (gateway) utilisée.
- Les serveurs DNS actifs.
- Le type de méthode d’attribution IP (DHCP ou statique).
Cette exploration approfondie est le point de départ avant toute modification, assurant ainsi la compréhension complète de la configuration réseau actuelle.
Maîtriser les commandes nmcli pour activer, désactiver et dépanner les connexions
Lorsque la connexion réseau pose problème, il est crucial d’agir rapidement en désactivant puis en réactivant l’interface concernée, processus souvent appelé “cycle” ou “reset” de la connexion. Cette technique est incontournable sur tous les systèmes qui exécutent NetworkManager, de Red Hat Enterprise Linux à Linux Mint.
Pour désactiver une interface réseau, on utilise :
nmcli -p con down <NOM_CONNEXION>
Cette commande déconnecte effectivement l’interface sans la supprimer, rendant la manipulation totalement réversible. Une fois l’interface mise hors service, une commande pour vérifier le statut est recommandée :
nmcli -p dev status
On constatera alors que la connexion cible est listée comme “disconnected” ou simplement absente des connexions actives.
Pour la réactiver, la commande inverse entre en jeu :
nmcli -p con up <NOM_CONNEXION>
Relancer ainsi la connexion est souvent suffisant pour résoudre des ennuis temporaires de liaison. Il est cependant conseillé de vérifier ensuite la connexion à un service réseau, par exemple par un simple ping :
ping -c 4 8.8.8.8
Google DNS est souvent utilisé comme référence, garantissant une réponse rapide si les conditions réseau sont bonnes. Ces étapes simples sont fréquemment employées par les administrateurs systèmes pour dépanner des interfaces réseau.
- Identifier l’interface concernée.
- Stopper la connexion en cours.
- Redémarrer la connexion.
- Tester la connectivité réseau.
L’ensemble de cette procédure peut aussi s’automatiser via un script shell, un atout non négligeable pour les environnements serveurs ou embarqués comme ceux sous AlmaLinux ou CentOS.

Détecter et corriger les problèmes courants de connexion avec nmcli
Les erreurs fréquentes sont liées à des conflits IP, des mauvais paramètres DNS, ou des interfaces mises en veille. Nmcli fournit des outils pour inspecter la configuration, mais aussi pour réinitialiser des profils endommagés.
En cas de problème d’authentification WPA sur une connexion Wi-Fi, il peut être utile de supprimer puis recréer le profil :
- Débrancher le profil :
nmcli con down <NOM_CONNEXION>
- Supprimer le profil :
nmcli con delete <NOM_CONNEXION>
- Créer une nouvelle connexion :
nmcli dev wifi connect <SSID> password <MOT_DE_PASSE>
Cette méthode évite des recherches fastidieuses dans les fichiers de configuration et s’applique aussi pour des connexions VPN ou Ethernet dont les profils sont corrompus ou obsolètes.
Configurer une adresse IP statique avec nmcli pour un serveur Linux
Dans un contexte de serveur, qu’il soit sous Debian, Ubuntu LTS (Canonical), AlmaLinux ou CentOS, disposer d’une adresse IP statique est souvent nécessaire. Cette configuration permet aux autres machines du réseau de localiser efficacement le serveur, prérequis fondamental pour héberger des services web, bases de données ou applications réseau.
Voici la démarche pas à pas avec nmcli :
- Identifier le nom de connexion : grâce à la commande
nmcli -p con show
. - Modifier le profil de connexion : appliquer une adresse IPv4 statique, indiquer la passerelle, le serveur DNS, et passer la méthode en « manual » :
nmcli connection modify "NOM_CONNEXION" ipv4.addresses X.X.X.X/24 ipv4.gateway Y.Y.Y.Y ipv4.dns Z.Z.Z.Z ipv4.method manual
Il est important d’adapter ces paramètres en fonction du plan d’adressage réseau local. Par exemple, une adresse en 192.168.1.100, la passerelle 192.168.1.1 et un DNS identique à la passerelle fonctionnent dans bien des réseaux domestiques ou professionnels.
Une fois la modification appliquée, il faut désactiver puis réactiver la connexion pour prendre en compte les changements :
nmcli conex down "NOM_CONNEXION"
nmcli conex up "NOM_CONNEXION"
Vérifier ensuite la nouvelle configuration :
nmcli -p con show "NOM_CONNEXION" | grep ipv4.addresses
Enfin, un test réseau simple valide la connexion :
ping 8.8.8.8 -c 4
If the commands succeed and the pings return promptly, the static IP configuration is functional. This approach is widely applicable on various GNU/Linux platforms discussed here, including Red Hat derivatives and community distros like Slackware.

Automatiser la gestion réseau via scripts shell avec nmcli
La répétition des commandes nmcli dans des environnements multiple machines motive souvent l’automatisation via des scripts. Sysadmins et utilisateurs avancés apprécient cette capacité à déployer des configurations réseau standardisées de manière fiable sur des serveurs Fedora, OpenSUSE ou Arch Linux.
Un script bash simple peut :
- Identifier les interfaces disponibles.
- Déconnecter temporairement la connexion.
- Appliquer des paramètres réseau spécifiques (IP statique, DNS).
- Relancer la connexion et vérifier son état.
Voici un exemple de script basique :
#!/bin/bash CONN="Ethernet connection 1" nmcli con down "$CONN" nmcli con modify "$CONN" ipv4.addresses 192.168.1.100/24 ipv4.gateway 192.168.1.1 ipv4.dns 192.168.1.1 ipv4.method manual nmcli con up "$CONN" nmcli -p dev status
Ce script peut être étendu pour inclure des vérifications d’erreurs, l’enregistrement des logs, ou des alertes par mail. Intégrer nmcli dans des routines automatisées est une pratique courante dans le domaine des distributions orientées entreprise comme Red Hat et AlmaLinux, autant que dans la communauté des distributions desktop telles que Linux Mint.
Explorer les alternatives et les complémentarités à nmcli pour la gestion réseau
Si nmcli représente un standard puissant, il existe d’autres outils qui peuvent compléter ou remplacer ses fonctions selon le contexte et la distribution :
- nmtui : une interface textuelle (TUI) basée sur ncurses, plus conviviale pour les utilisateurs préférant un affichage semi-graphique dans le terminal.
- ifconfig et ip : outils plus classiques et bas niveau, souvent utilisés pour un contrôle fin des interfaces mais ne gèrent pas les profils et connexions NetworkManager.
- wpa_supplicant : dédié à la gestion fine des connexions Wi-Fi sécurisées, souvent derrière nmcli pour les connexions sans-fil.
- systemd-networkd : alternative à NetworkManager sur certains systèmes minimalistes ou serveurs, avec une gestion réseau par fichiers de configuration.
Chaque outil répond à des besoins précis. Par exemple, Debian dans ses installations serveur privilégie souvent systemd-networkd ou ifupdown, tandis que les bureaux Fedora ou Linux Mint recommandent nmcli pour simplifier l’usage et l’automatisation. Comprendre leurs complémentarités et choisir son outil en fonction du contexte s’avère une compétence précieuse.
Pour illustrer, un nouveau venu dans Linux découvrira rapidement que nmcli offre un juste équilibre entre puissance, simplicité et portabilité sur une large gamme de distributions, d’Arch Linux à CentOS en passant par OpenSUSE et Slackware.