Des vulnérabilités critiques dans Linux en 2025 : la porte ouverte au vol de mots de passe via les dumps de noyau
Les systèmes Linux, longtemps loués pour leur stabilité et leur sécurité, découvrent en 2025 d’importantes failles pouvant compromettre la confidentialité des données sensibles. Ubuntu, RHEL et Fedora, trois distributions majeures, sont désormais au centre de vulnérabilités qui facilitent l’extraction de mots de passe via les dumps de noyau. Ces découvertes par des experts en cybersécurité soulignent la nécessité d’une vigilance accrue et de mesures adaptées pour limiter les risques. Dans un contexte où les attaques ciblées se multiplient, ces failles risquent de changer la donne en matière de sécurité des systèmes d’exploitation libres.
Les vulnérabilités dans le gestionnaire de décharges et les dumps de noyau : une menace pour l’intégrité du système

Les deux principales vulnérabilités identifiées concernent des défauts dans le gestionnaire de décharges de crash, notamment apport et systemd-coredump, présents dans plusieurs distributions Linux dont Ubuntu, Red Hat et Fedora. Ces failles, référencées sous CVE-2025-5054 et CVE-2025-4598, exploitent des conditions de course qui permettent à un attaquant local de manipuler la mémoire et d’accéder à des données sensibles stockées dans les dumps de noyau. La gravité de ces bugs réside dans leur capacité à divulguer des mots de passe hachés ou d’autres informations confidentielles contenues dans /etc/shadow.
Voici les points clés à connaître concernant ces vulnérabilités :
- CVE-2025-5054 : Permet la fuite de mémoire par réutilisation de PID dans le gestionnaire apport.
- CVE-2025-4598 : Permet de remplacer un processus SUID par un binaire non privilégié, exposant ainsi les données dans le core dump.
- Les deux failles exploitent des mécanismes d’isolation comme les namespaces pour masquer ou détourner le processus ciblé.
- Le niveau de gravité est considéré modéré par Red Hat, étant donné la difficulté technique d’exploitation et la nécessité d’un accès local privilégié.
- Les modules concernés (apport et systemd-coredump) doivent être configurés et surveillés pour limiter leur impact potentiel.
Ces vulnérabilités soulèvent des questions fondamentales sur la manière dont Linux gère la mémoire lors des crashs et l’impact des dump logs dans la sécurité globale. La simple présence dans ces composants connus comme étant critiques met en exergue un besoin urgent de renforcer la couche de sécurité au niveau du noyau et des utilitaires associés.
Comment ces failles facilitent le vol de mots de passe : mécanismes et risques spécifiques
Les vulnérabilités identifiées permettent aux hackers de détourner le flux de dump pour accéder aux mots de passe ou autres données sensibles. Le processus commence souvent par une attaque locale exploitant la condition de course, puis utilise des techniques pour lire le contenu des dumps de noyau, qui contiennent souvent des données en mémoire de processus privilégiés.
Concrètement, un intrus peut induire un crash dans un processus SUID, puis manipuler le dump pour y extraire des informations précieuses comme :
- Les hash de mots de passe stockés dans /etc/shadow.
- Les clés de chiffrement en mémoire.
- Les détails de session ou de connexion utilisateur.
Ces données, une fois récupérées, deviennent une menace immédiate pour la sécurité du système, car elles permettent aux attaquants de tenter des attaques par relance ou des attaques corps à corps. L’envoi de ces dumps vers des serveurs compromis ou la simple lecture locale suffit à compromettre la confidentialité des comptes utilisateurs, notamment sur des systèmes critiques comme RHEL et Fedora dans des environnements d’entreprise.
Les vulnérabilités illustrent clairement un paradoxe : alors que Linux a toujours été conçu pour une sécurité robuste, certains composants comme systemd-coredump ou apport doivent désormais être renforcés pour éviter qu’un faible accès ne devienne une porte dérobée.
Mesures recommandées pour limiter l’impact des failles de dump de noyau en 2025

Pour faire face à ces menaces, diverses stratégies de mitigation ont été proposées par les éditeurs et les experts en sécurité. La première étape consiste à appliquer rapidement les patches disponibles ou à mettre en place des mesures temporaires pour limiter la fuite d’informations. Parmi celles-ci :
- Désactiver la génération de core dumps pour les processus SUID en modifiant la configuration via la commande :
echo 0 > /proc/sys/fs/suid_dumpable
.
Cette opération empêche la création automatique de dumps en cas de crash de programmes privilégiés. - Mettre à jour les gestionnaires de crash tels qu’apport et systemd-coredump dès que les versions corrigées sont disponibles.
- Renforcer la segmentation mémoire et limiter la divulgation de données durant les crashs par des configurations de kernel params.
- Utiliser des outils de surveillance avancés pour détecter toute activité suspecte ou manipulation des processus privilégiés.
- Auditer régulièrement le système afin de repérer toute utilisation anormale ou tentative d’exploitation, notamment via l’analyse des dumps.
Il est également conseillé de renforcer les contrôles d’accès, en particulier pour les systèmes critiques tournant sous Ubuntu ou RHEL. La sensibilisation des administrateurs et la formation à la gestion des vulnérabilités Linux jouent aussi un rôle essentiel. La communauté open source travaille en permanence pour combler ces failles, et la meilleure défense reste la vigilance proactive couplée à une politique de mise à jour rigoureuse.
Les enjeux de la sécurité dans un contexte d’évolution rapide des vulnérabilités Linux
Avec la multiplication de vulnérabilités comme celles découvertes en 2025, la sécurité des distributions Linux traditionnelles est plus que jamais sous pression. Ubuntu, RHEL, Fedora, mais aussi d’autres comme Debian, Arch Linux ou SUSE, doivent évoluer rapidement pour suivre le rythme des menaces.
Certains défis majeurs se posent à la communauté open source et aux entreprises utilisatrices :
- Maintenir un équilibre entre stabilité, compatibilité et sécurité dans des environnements de production.
- S’assurer que les modules de gestion des crash et les dump logs sont sécurisés contre toute exploitation.
- Identifier rapidement les vulnérabilités gravissimes pour déployer des correctifs en urgence.
- Former les équipes d’administration à la gestion des incidents liés aux nouvelles failles.
- Adapter la stratégie de sécurité face à la sophistication croissante des cyberattaques, notamment celles visant les composants noyau et dump.
Les incidents récents, notamment ceux touchant Red Hat ou Fedora, montrent également que des failles dans la gestion des dumps peuvent avoir des conséquences directes sur la conformité réglementaire et la réputation des organisations. La mise en place de protocoles de réaction rapide, la classification des vulnérabilités et la priorisation des patchs deviennent cruciales pour limiter la fenêtre d’exposition.
Comparatif des distributions Linux face aux risques de vol de mots de passe par dump

Une analyse comparative met en lumière la réponse différente de chaque distribution face à ces vulnérabilités. Le tableau suivant résume leurs stratégies de mitigation et leurs points faibles :
Distribution | Gestion des dumps | Patches disponibles | Configuration de sécurité | Impact potentiel |
---|---|---|---|---|
Ubuntu | Configuration par défaut avec risque si non mis à jour | Version 25.10 et ultérieures, patches en cours | Options de désactivation disponibles via sysctl | Fuite possible si non patchée |
RHEL | Contrôles renforcés via modélisation de dumps | Patches priorisés dans la mise à jour régulière | Paramètre /proc/sys/fs/suid_dumpable à zéro | Réduction significative des risques, mais vulnérabilités résiduelles |
Fedora | Audit renforcé et gestion fine des permissions de dump | Diffusion rapide des correctifs, développement actif | Configuration recommandée pour désactiver dumps pour SUID | Impact limité si bonnes pratiques respectées |
Il apparaît donc évident que la réactivité et la capacité à appliquer rapidement les correctifs jouent un rôle déterminant dans la sécurité des systèmes Linux face à ces nouvelles menaces. La community-driven approche de Fedora ou la stabilité de RHEL offrent des pistes complémentaires pour réduire la surface d’attaque.